La restauration
Feel the heartbeat of historyLa restauration
En 2020, le château a troqué son hibernation annuelle contre un véritable sommeil réparateur et s’est réveillé dans toute sa splendeur en juillet 2023. À l’intérieur, l’héritage de la marquise Arconati Visconti a été restauré. Nous sommes heureux de vous présenter quelques facettes particulières de ce projet de restauration.
Une restauration indispensable
Le temps entraîne irrémédiablement l’usure des choses, même dans des bâtiments monumentaux comme le Château de Gaasbeek. Le château a fermé ses portes en 2020 pour une grande campagne de restauration. Le château s’est transformé en un chantier impressionnant afin de devenir un château magnifiquement restauré qui pourra à nouveau briller de mille feux en 2023. La dernière grande restauration datait de la fin du XIXe siècle. C’est ainsi qu’a été façonné le château tel que nous le connaissons aujourd’hui. À l’époque, la marquise Marie Arconati Visconti a chargé l’architecte Charle-Albert de transformer le château en un palais de rêve de la fin du Moyen Âge et de la néo-Renaissance. À Paris, Marie était une voix politique fervente, mais à Gaasbeek, elle souhaitait nourrir la paix (imaginaire ?) du passé.
La restauration n’a pas été aussi radicale que ces dernières années, mais le bâtiment a été entièrement rénové. Le XXe siècle n’a pas toujours été tendre avec le château et ses néo-styles. L’humidité, la lumière et l’œuvre du temps ont laissé leur empreinte sur le bâtiment et sa collection. Sur le plan artistique, les néo-styles, ces imitations d’une histoire irrévocablement révolue, ont été jetés aux oubliettes. Les mouvements artistiques et architecturaux modernes ont écrasé l’héritage du XIXe siècle. Ces dernières années ont été marquées par un regain d’intérêt pour ces styles et cette restauration en a profité.
Le bureau d’architectes Origin a concrétisé l’ambition de préserver au mieux l’esprit du château. Les nouvelles interventions, destinées à favoriser l’accès et la circulation, ont utilisé de nouveaux matériaux, dont les motifs s’inspirent de ceux introduits dans le château par la marquise et son architecte Charle-Albert. Les espaces intérieurs restants du château ont été minutieusement restaurés un par un.
La cerise sur le gâteau du plan maître
La restauration du château fait partie du plan maître qui donne un coup de fouet spectaculaire à l’ensemble du domaine. Les bâtiments historiques du parc ont déjà été restaurés et un tout nouveau bâtiment d’accueil a vu le jour côté rue, constituant la porte d’accès de l’ensemble du site. La restauration des espaces intérieurs du château est la clé de voûte de ce vaste plan maître.
Le jeu de la restauration, de la reconstruction et de la modernisation a pu commencer en 2020. Les faux plafonds des années 1970 ont été supprimés. Dans la cuisine, des peintres ont lentement et minutieusement redonné toute leur splendeur colorée aux armoiries de la famille Horne, les anciens propriétaires brabançons du domaine. La devise de la famille, « tout à temps », a rarement été aussi pertinente que ces dernières années.
Restauration ou reconstruction
Dans plusieurs pièces, les papiers peints, les lambris et les peintures d’origine n’ont pas été restaurés, mais reconstitués, copiés à partir de l’original. L’étude stratigraphique, c’est-à-dire le grattage local des couches supérieures pour observer l’aspect des murs, a permis de révéler, d’examiner et de recréer des motifs authentiques. De nouvelles lignes gracieuses imitent l’aspect des murs du château vers 1900. Gaasbeek redevient ainsi le refuge historique et merveilleux qu’il était pour la marquise.
Des sources historiques telles que des factures et du matériel visuel ont joué un rôle essentiel dans la reconstruction. La marquise aimait par exemple se faire photographier dans la Chambre Bleue. Ces photos ont permis de recréer le papier peint en soie d’origine. La chambre redeviendra littéralement bleue.
Plus de château
La chambre de Carletto, qui n’a jamais été ouverte au public, se trouve au-dessus de la Chambre Bleue. Il s’agit de la pièce « maudite » du château. C’est ici que dormait Carletto, le fils des anciens propriétaires italiens Giuseppe et Costanza. Il meurt tragiquement en 1839, à l’âge de 21 ans, des suites d’une maladie. Le couple est dévasté par la perte de leur enfant, à l’époque, fils unique et seul héritier de Gaasbeek. Ils ont quitté le château pour ne plus jamais y remettre les pieds. Peu de temps après naît Giammartino, le futur mari de Marie. Carletto est enterré au cimetière de Gaasbeek à côté de Paul Arconati.
Avant d’arriver dans cette belle chambre de la tour, les visiteurs traversent le dépôt situé sous le toit. Ces greniers, qui n’avaient jamais été ouverts auparavant, sont désormais meublés de grandes vitrines où sont exposées des pièces de collection. Mais restez silencieux, car les chauves-souris du château dorment elles aussi suspendues au plafond...
Accessibilité optimisée
Avouons-le, l’accessibilité au château, en particulier pour les usagers d’un fauteuil roulant, n’était pas chose aisée auparavant. L’intégration d’un ascenseur, reliant le rez-de-chaussée au premier étage du château, permet d’éviter d’emprunter les nombreux escaliers du château. Pour la première fois, le premier étage sera dès lors accessible aux fauteuils roulants. Plusieurs portes ont en outre été élargies et de petits escaliers ont été remplacés par des rampes dans la mesure du possible. Il s’agit d’une amélioration considérable qui permettra à tout un chacun de découvrir toutes les merveilles du château.
Un décor dans un décor
Sommige hedendaagse ingrepen zijn een expliciete artistieke keuze. In de Petit Blois-vleugel van het kasteel werden drie kamers, ooit overschilderd en gewijzigd naar museale white cubes, opnieuw omgetoverd in hun oorspronkelijke negentiende-eeuwse staat.
Certaines interventions contemporaines découlent d’un choix artistique explicite. Dans l’aile du Petit Blois du château, trois pièces, autrefois repeintes et transformées en cubes blancs d’exposition, ont été remises dans leur état d’origine du XIXe siècle.
Trois « box » sont glissés dans ces salles, véritables scènes où se joue le théâtre de l’histoire pour les visiteurs. Il s’agit en réalité de décors hors du monde qui plongent successivement le visiteur dans l’époque du marquis Paul Arconati (empire), dans l’atmosphère post-napoléonienne du couple Giuseppe et Costanza Arconati Visconti, et dans le monde de l’Orient, qui fut une seconde patrie pour le marquis Giammartino Arconati Visconti. Le principe des « pièces d’époque », déjà utilisé dans d’autres parties du château, a été interprété ici par le scénographe Niek Kortekaas d’une manière contemporaine : comme une intervention non définitive, permettant un aménagement différent par la suite.
Ces box sont visibles à partir de 2024.Perspectives
Le résultat de la majestueuse campagne de restauration pourra être admiré lors de l’ouverture du château en juillet prochain. Nous souhaitons toutefois nous projeter en 2024, année où le château fêtera son centenaire en tant que musée ! Nous célébrerons cet événement festif avec une toute nouvelle scénographie : en partant de l’architecture du bâtiment, mais aussi en prêtant attention à sa poésie, aux atmosphères et aux récits qui ont imprégné les murs tel un vieux parfum. Cette nouvelle configuration pourra être découverte à partir de 2024, une fois que la collection aura trouvé son ancien lieu de résidence. Il s’agit de l’ancien foyer familier qui a été complètement réaménagé, où vos sens reconnaissent toujours les murs, mais où la palette de couleurs a changé et où la lumière est juste un peu différente. Le passé et le présent, le nouveau et l’ancien, le classique et le moderne s’y mélangeront plus que jamais.
Remerciements
Nous sommes extrêmement reconnaissants à tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à la réalisation de cet énorme projet.
Maître d’ouvrage Autorité flamande , Departement Cultuur, Jeugd & Media ; Coordination Het Facilitair Bedrijf ; Architecte Origin Architecture & Engineering ; Entrepreneur Verstraete Vanhecke ; Sous-traitants Daidalos-Peutz, Ney & Partners, HP Engineers, Niek Kortekaas ; Photographie du chantier Jo Exelmans, Utilisateur Château de Gaasbeek ; Restauration de tapisseries Koninklijke Manufactuur De Wit